Le mois de mai
À M. Léandre Marty.
L’arbre qu’on croyait mort se couvre de feuillage,
Le rocher se revêt de sa robe de fleurs,
Le rossignol s’éveille au fond du vert bocage,
L’Espérance et la Foi reviennent dans nos cœurs.
Quand le soleil s’éteint, l’église du village
Répand sur le gazon ses plus douces lueurs ;
La Vierge est sur l’autel ; sa gracieuse image
Sourit au malheureux, à l’orphelin en pleurs.
Et dans ce lieu de paix, les chants de notre enfance,
Le parfum de l’encens, soulagent la souffrance
De nos cœurs affaiblis par le destin amer.
La source, dans les bois, que l’on croyait tarie,
Et la brise des monts qui retourne à la mer,
Murmurent au dehors : « C’est le mois de Marie. »
Toussaint GRIMALDI.
Paru dans L’Année des poètes en 1897.