Baiser d’enfant

 

 

Que ne puis-je accourir, enfant, quand tu m’appelles ;

Quand tu me dis : « Je t’aime et te veux caresser »,

Et que tes petits bras, comme deux blanches ailes,

S’ouvrent pour m’embrasser !

 

De blancs agneaux que j’ai me caressent souvent.

Une colombe aussi sur ma lèvre se joue ;

Mais lorsque je reçois le baiser d’un enfant,

Il me semble qu’un lis s’est penché sur ma joue,

 

Que j’ai tout le visage embaumé d’innocence,

Que tout mon être enfin devient suave et pur.

Ineffable plaisir, céleste jouissance !

Que n’ai-je tes baisers, enfant aux yeux d’azur !

 

 

 

Eugénie de GUÉRIN.

 

 

 

 

 

 

 

 

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