Que mon désert est grand !
Que mon désert est grand, que mon ciel est immense !
L’aigle, sans se lasser, n’en ferait pas le tour ;
Mille cités et plus tiendraient en ce contour ;
Et mon cœur n’y tient pas, et par delà s’élance.
Où va-t-il ? Où va-t-il ? Oh ! Nommez-moi le lieu !
Il s’en va sur la route à l’étoile tracée ;
Il s’en va dans l’espace où vole la pensée ;
Il s’en va près de l’ange, il s’en va près de Dieu !...
Eugénie de GUÉRIN.
Extrait de Journal et fragments.