Il était deux orphelines
VILLANELLE.
Il était deux orphelines,
Jeunes sœurs à marier.
Aux chapelles, dès matines
Jusqu’à l’angélus dernier,
Berthe par monts et collines
Passait les jours à prier.
Il était deux orphelines,
Jeunes sœurs à marier.
Dès l’éveil des églantines,
S’arrachant à l’oreiller,
Claire au fil de ses bobines
Ne cessait de s’employer.
Il était deux orphelines,
Jeunes sœurs à marier.
Le pasteur de nos chaumines
Vint un soir à leur foyer,
Du fin fond de ses ravines,
Par ainsi les conseiller :
« Salut ! belles orphelines
Jeunes sœurs à marier. »
« Ce sont deux choses divines
Que prier et travailler,
Mais qu’ensemble, mes voisines,
Il faut savoir allier. »
Notez ça, les orphelines...
Ou tout autre à marier !
Hipp. GUÉRIN DE LITTEAU.
Paru dans La Muse des familles en 1858.