Infini

 

 

Mon Dieu

                Sous ta protection j’écris.

                Par ma bouche si petite se rapetisse ton amour pour les choses passagères qui sont en toi sans te diminuer.

                Ta parole en moi se réduit, et je m’agrandis de toi.

                Pauvre chose à toi, je souffre de me déborder moi-même, et mon âme marche dans la phrase comme un aveugle plein de lumière.

                Donne-moi ta loi pour qu’ainsi je grandisse jusqu’à mériter

                de te nommer.

 

 

 

Ricardo GÜIRALDES.

 

Traduit de l’espagnol par Valery LARBAUD.

Paru dans le Roseau d’or en 1928.

 

 

 

 

 

 

 

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