L’edelweiss
Le cœur d’un ami sûr
s’ouvre comme un edelweiss
Étoile des sommets, mystérieuse étoile
De l’égoïsme obscur tu sais te libérer
Et dans le grand éclat des espaces sans voile
Tu vis pour adorer.
Ni reflet, ni couleur sur ta corolle pâle...
Un trésor intérieur de force et de clarté
Porte l’enchantement jusqu’au bout du pétale
Dans la sérénité.
Imprégné de douceur, de joie et d’innocence
Ton Idéal frémit devant l’immensité...
Silence des cœurs purs ! Rayon de connaissance
Et de félicité !
Tu vis pour contempler sans chercher à nous plaire
De ton effacement sort la réalité
Tu nous offres l’Espoir dans un peu de poussière
Avec simplicité
Et ta petite fleur demeure naturelle
Ni le froid ni le temps ne pourront l’effleurer...
Gardienne de la Foi, ta corolle éternelle
Saura nous rassurer.
On te trouve toujours en remontant les cimes
Dans les rochers déserts remplis de majesté
Tu nous fais oublier les horreurs des abîmes
Par ta fidélité
Dans les grandes douleurs ton étoile nous guide
Vers l’infini sans nom qu’on ne peut exprimer
Sans crainte du granit et du courant perfide
Tu sais toujours aimer.
Qui pourra deviner dans le désert du monde
L’ineffable edelweiss qui s’offre tout entier
Sur un roc inclément et la terre inféconde
Pour vivre... d’Amitié !
Irène GUITTARD.
Paru dans Art et poésie, reflets poétiques de l’ethnie française,
Anthologie des membres titulaires, agrégés d’honneur de la
Société des poètes et artistes de France,
sous la direction littéraire de Henry Meillant,
Jean Grassin éditeur, 1968.