Essor de l’esprit
Fait pour l’infini
l’Esprit veut prendre son essor.
Le corps est fatigué, l’esprit est en déroute
Il ne peut plus penser comme il aurait voulu
Alors doutant de tout, sans retrouver la route
Il reste pantelant, faible et irrésolu.
Bientôt c’est la fadeur qui glisse dans notre âme
La faiblesse envahit notre cœur incertain
Survient un vent sournois qui souffle notre flamme
La ferveur disparaît et le moteur s’éteint.
Nous les avons trouvées les limites humaines
Elles nous ont meurtri, elles nous ont brisé !
Ce mur si douloureux contre nos pensées vaines,
Volonté de l’Esprit ! l’Amour organisé.
Oh ! que de lâchetés, mon Dieu, quelle faiblesse
Un rien peut limiter notre organisme humain
Et nous le sentons bien, chaque épine qui blesse
Redit dans la douleur qu’il nous faut Votre main !
Étrangement vaincu, cet humain égoïsme
Éloigné de l’Éden parce qu’il s’est banni
Veut vivre plus encor et devenir l’artiste
Regroupant le fini pour créer... l’infini !
Irène GUITTARD.
Paru dans Art et poésie, reflets poétiques de l’ethnie française,
Anthologie des membres titulaires, agrégés d’honneur de la
Société des poètes et artistes de France,
sous la direction littéraire de Henry Meillant,
Jean Grassin éditeur, 1968.