Aria de consolation
Enfin finira par venir,
Enfin viendra le réconfort,
Enfin verdira le bouquet d’espoir,
Enfin cesseront les pleurs,
Enfin se brisera le broc des larmes,
Enfin la mort dira : « Assez ! »
Enfin l’eau se fera vin,
Enfin viendra la bonne heure,
Enfin la prison s’effondrera,
Enfin guérira la blessure profonde,
Enfin l’esclavage libérera,
Le prisonnier Joseph.
Enfin, enfin l’envie peut
Enfin mourir comme Hérode,
Enfin l’habit du pâtre David
Peut teinter son bord de pourpre,
Enfin le temps rendit Saül
Faible et paresseux de persécuter.
Enfin cesse la carrière
De toute notre misère,
Enfin se dresse un Seigneur
Qui tourne le joug d’esclavage.
Enfin quarante ans font que l’heure
De la promesse est venue.
Enfin fleurit l’aloès,
Enfin le palmier a des fruits,
Enfin peur et douleur fuient,
Enfin s’anéantit la souffrance,
Enfin voit-on la vallée heureuse,
Enfin, enfin vient un jour.
Johann Christian GÜNTHER.
Recueilli dans Anthologie bilingue
de la poésie allemande,
Gallimard, 1993.