L’amour insensible d’une âme
consommée en Dieu
FRAGMENT
Mon cœur est transporté dans une région
Plus profonde et plus étendue,
Je ne connais plus l’abandon,
Tout est englouti dans la nue.
Saintes obscurités, insensibles amours,
Ô pertes, ô rayon de lumière !
Que vous me montrez de beaux jours
Près de la fin de ma carrière !
Si je meurs dans l’amour, je serai fortuné,
Malgré ce terrible passage ;
Partout où Dieu m’a destiné,
Je trouverai l’heureux partage.
... Ô séjour de la paix, consacré par l’amour !
Ô brasier caché sous la cendre !
Ô tranquille et vaste séjour,
Où l’amour seul se fait entendre !...
Jeanne-Marie GUYON.
Extrait de Poésies et Cantiques spirituels, 1722.