Guerre
L’oiseau se penche sur la neige, il boit le sang
du silence pareil au cœur de milliers d’hommes
qui meurent au printemps. Le soleil maintenant
s’offre aux branches rouges du soir comme une pomme.
On va rentrer dans le dédale de l’amour,
et reconnaître la fraîcheur de sa jeunesse
tombée des mains de Dieu pour faire un nouveau jour
avec ce peu des astres que la nuit nous laisse.
Aux gorges du sommeil on écoute les heures
qui tremblent sous le char lointain de la lumière
et l’homme avec son croissant d’angoisse demeure
comme l’oiseau, las de boire, vers la rivière.
Georges HALDAS.
Paru dans Les Cahiers du Rhône, avril 1942.