La Fête-Dieu
À ma bien-aimée tante Louise.
L’air est tout saturé de senteurs embaumées,
Qui de tous les côtés vous grisent doucement.
De drapeaux et de fleurs, disposés savamment,
Partout, dans le pays, les maisons sont ornées.
– Annonçant une fête et belle sûrement –
Les cloches du hameau sonnent par envolées ;
L’encens déjà répand ses odeurs parfumées
Qui montent par flocons jusqu’au bleu firmament.
Sur tous les murs des draps, blancs comme de beaux marbres,
Tandis que les oiseaux perchés en haut des arbres
Font retentir en chœur leurs chants harmonieux.
Mais quel est donc celui qu’on attend en ces lieux,
Et pour qui tout chacun avec amour s’apprête ?
On attend le bon Dieu, c’est aujourd’hui sa fête !
Fernand HALLEY.
Paru dans L’Année des poètes en 1895.