Aspiration
Hélas ! toujours un homme, hélas, toujours, toujours
Un faible cœur pétri d’azur et de poussière,
Que le reflet esprit, la ténèbre matière
Se disputent ainsi qu’au fatal Premier Jour !
Toujours vers l’Infini fatiguer sa paupière.
Comme un oiseau captif, s’élancer, voleter
Derrière les barreaux de son Humanité,
Pour toujours retomber pantelant sur la pierre !
De la charnelle nuit franchissant la frontière,
Oh ! qui m’emportera sur une aile de feu
Vers l’Athène céleste, un peu plus près de Dieu !
Je disais – et soudain un ange radieux
M’apparut : Ses genoux s’étoilaient de lumière.
« Qu’es-tu donc ? » implorai-je – Il me dit : – « La Prière ! »
Joseph HARVEY.
Quinze ans de poésie française à travers le monde,
Anthologie internationale,
textes rassemblés par J. L. L. d’Arthey,
France Universelle, 1927.