Simple idéal
Mon idéal à moi, c’est le soleil, la brise,
L’or fauve des moissons ; c’est un coin de terroir
Au ciel de mon pays, près d’un clocher d’église ;
Le grand sillon fumant dans la fraîcheur du soir !
Mon idéal à moi, c’est un foyer rustique ;
Une blanche maison au bord des calmes eaux,
Où monte par les nuits, troublant, profond, mystique,
Le soupir de la vague au milieu des roseaux...
Mon idéal à moi, enfin, c’est une femme
Ayant les qualités que le sage réclame ;
Fidèle, aimante, gaie, bonne, belle ? – Qu’importe !
Pourvu qu’en franchissant mon seuil, elle m’apporte
Le bonheur dans la paix, et que sa vive flamme
Soit l’âme du foyer – le foyer de mon âme !
Joseph HARVEY.
Quinze ans de poésie française à travers le monde,
Anthologie internationale,
textes rassemblés par J. L. L. d’Arthey,
France Universelle, 1927.