Les étoiles
Ô brillantes clartés ! Musiques infinies !
Que ne dites-vous pas à vos contemplateurs,
Qui suivent dans la nuit leurs rêves enchanteurs,
Et vivent presque double en ces heures bénies ?
Combien doux les chemins, les routes aplanies,
Qui les rapprochent de vos sereines hauteurs ;
Combien loin les propos terrestres et menteurs,
Au sein de vos déserts et de vos harmonies !
Oh ! vous êtes les sœurs, les compagnes d’amour
De ceux qui, résignés, sourirent pendant le jour,
Trop fiers pour dire à tous leur mal et leur angoisse.
Et vous les conviez, dans l’air silencieux,
À s’élancer vers vous où plus rien ne les froisse,
Par vos regards divins qui leur ouvrent les cieux.
Léon HÉLY.
Paru dans L’Année des poètes en 1896.