Aux sceptiques

 

 

Vous qui ne sentez rien vibrer au fond de l’âme

Où les transports sacrés du Beau sont parvenus ;

Vous qui ne fouillez pas ces gouffres inconnus

Où l’esprit du croyant s’illumine et s’enflamme :

 

Race de gangrenés, vous dont la voix proclame

Le règne du métal, de tous les vices nus,

Le néant de l’amour, des rires ingénus,

Les parfums énervants de la débauche infâme ;

 

Vous vous mettez en guerre, et, lançant vos venins,

Vous voudriez détruire, ô ridicules nains,

L’immortel Idéal, ce volcan, cette lave !

 

Que peuvent vos efforts contre un pareil Titan ?

Tous vos sarcasmes, faits d’ordures et de bave,

Ne sont que des crachats lancés à l’océan.

 

 

 

Léon HÉLY.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1890.

 

 

 

 

 

 

 

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