Ave, Maris Stella

 

 

Sous les coiffes de lin, toutes croisant leurs bras,

Vêtues de laine rude ou de mince percale,

Les femmes, à genoux sur le roc de la cale,

Regardent l’Océan blanchir l’île de Batz.

 

Les hommes, pères, fils, maris, amants, là-bas,

Avec ceux de Paimpol, d’Audierne et de Cancale,

Vers le Nord, sont partis pour la lointaine escale ;

Que de hardis pêcheurs qui ne reviendront pas !

 

Par-dessus la rumeur de la mer et des côtes

Le chant plaintif s’élève, invoquant à voix hautes

L’Étoile sainte, espoir des marins en péril ;

 

Et l’Angélus, courbant tous ces fronts noirs de hâle,

Des clochers de Roscof, à ceux de Sybiril

S’envole, tinte et meurt dans le ciel rose et pâle.

 

 

 

José-Maria de HEREDIA.

 

 

 

 

 

 

 

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