La prière
Pareille aux formes que l’on voit sur les verrières,
Les mains étroitement rejointes, la Prière,
Longue et haute, plongeur inverse, pur élan
D’esprit insexué vers ce gouffre de grâce,
L’élément violet de son nouvel espace
Où déjà sa ferveur la soutient en tremblant,
Hésite, monte, souffre, en l’ombre d’améthyste ;
Elle s’égare et pleure, inconsolable et triste,
Car l’ange encore humain ne connaît pas son ciel...
Quand, perdu dans l’espoir des choses étoilées,
Soudain, s’ouvrent en lui des puissances ailées,
Qui divisent son être, et le font immortel.
Marie de HÉRÉDIA, Les poésies de Gérard d’Houville, 1931.