Une fille
AU LIT DE MORT DE SA MÈRE.
Mère, fais que ton âme
Ne s’échappe de toi...
Mon amour te réclame,
Reste, reste avec moi.
Que deviendrait ma vie
Si tu m’étais ravie ?
Un but pour l’infamie
Ou pour le désespoir...
Ainsi que la colombe,
Qui de faiblesse tombe,
Dans la honte ou la tombe
Hélas ! si j’allais choir.
Mère, etc.
Personne à moi ne pense,
Hors-toi, ma providence.
Quel vide affreux, immense,
Tu me ferais, hélas !
J’ai foi dans ma prière,
Autrement, bonne mère,
Ce serait la première
Que tu n’entendrais pas.
Mère, etc.
Je n’aime rien sur terre,
Non, rien que toi, ma mère !...
Juge de ma misère
Une fois loin de toi.....
Pourtant si Dieu t’appelle,
Vole à lui, cœur fidèle...
Mais alors, sous ton aile,
De grâce, emporte-moi...
Mère, etc.
Laurent HIEL.
Recueilli dans la Tribune lyrique populaire en 1861.