Crépuscule

 

 

Le jour pâle mourait.... et mon âme meurtrie

Goutte à goutte versait à l’amie attendrie

Mon chagrin amassé lentement, lentement,

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Au balcon frémissait un doux roucoulement.

 

Les sons purs et légers de la cloche qui prie

Épandaient dans les airs leur flot de rêverie...

Et là-bas, dans sa cage, heureuse, s’endormant

La colombe rêvait, roucoulait doucement...

 

Symbole de l’amour de cette triste terre

De cet amour troublé, je ne l’écoutais pas ;

Mais j’écoutais l’airain pieux et solitaire

 

Tout près de mon amie, et murmurais tout bas :

« Oh ! dites, notre amour, l’amour de nos deux âmes

Nous rapproche du grand amour aux saintes flammes ! »

 

 

 

E. HOUARD, Une âme,

poésies posthumes : dernières pensées, 1891.

 

 

 

 

 

 

 

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