Oh ! voici les longs jours

 

 

Oh ! voici les longs jours et la douce lumière,

Et le ciel toujours bleu ; le retour des oiseaux !

Il doit être bien doux de voir l’heure dernière

Vous rapprocher des cieux, quand les cieux sont si beaux ?

 

Le soleil plus longtemps réchauffe et vous caresse,

Il fuit comme à regret dans sa mer de vermeil,

Et son rayon tardif ressemble à la promesse

Qui, faite sur le soir, berce notre réveil !

 

Je t’envie, ô pasteur de l’agreste montagne !

Ta couche est la lavande ou le thym odorant ;

Partout un rayon d’or, caressant, t’accompagne,

Et sur ton calme front se joue en souriant !

 

Toujours le dôme bleu, large et pur sur la tête,

Ni murs ni bois épais qui le cache à tes yeux,

Ton cœur n’est point troublé par la sombre tempête,

Fort de l’immense paix que lui versent les cieux !

 

 

 

Mlle E. HOUARD, Une âme,

poésies posthumes : dernières pensées, 1891.

 

 

 

 

 

 

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