Soir flamand

 

 

                                                        À LÉON TRICOT

 

 

Or, voici que déjà la journée agonise ;

Un soleil rouge sang, teint de pourpres rayons

Et les loins et les loins des lointains horizons,

Où montent vers les cieux, de grands clochers d’église.

 

Éparse en l’infini, notre âme se résout

Dans le silence lourd des choses qui s’endorment,

Et les effluves des soirs infiniment doux

En longs hymnes d’amour fécondant se transforment.

 

En un timbre ténu, l’angélus a tinté…

L’atmosphère répand de subtiles fragrances…

Et dans les arbres verts les oiseaux ont chanté

Leurs ultimes chansons de belles espérances.

 

Une étoile paraît tout au bout du chemin…

Un peu de vie encor passe en la solitude…

Tandis que, lentement, les ailes d’un moulin

Clouent leur grande croix parmi la vastitude…

 

 

 

Arthur HUBENS.

 

Paru dans La Flandre littéraire, artistique et mondaine en 1897.

 

 

 

 

 

 

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