Au Dieu de mon salut
Devant ta majesté mon pauvre front s’incline.
J’ai peur que l’au-delà m’apparaisse bien noir.
Mon existence est là, devant toi, qui décline :
Oui, bientôt de ma vie apparaîtra le soir !
Je m’adresse à toi, Père : écoute-moi. Mon âme
À besoin de ta paix, et mon cœur en émoi
Voudrait être à tes pieds, embrasé de ta flamme,
De cette flamme, ô Dieu, qui toujours brûle en toi !
Me souris-tu ? Dis-le !... mais oui, je vois ta face.
Tu veux de ma misère amoindrir la grandeur.
Je t’aime !... et mon péché, par ton amour, s’efface !
Mon cœur et mon esprit t’appartiennent, Seigneur.
Emmanuel JACKSON.
Paru dans L’Année des poètes en 1895.