Le Christ et son Église

 

 

Les sacrements que tu donnas

Pour viatique à ton Église,

Ils ont coulé au Golgotha,

Bien mieux qu’au rocher de Moïse,

 

Coulé avec l’eau et le sang

Que les anges dans leurs calices

Ont reçu, ô Christ, de ton flanc !

Forte ainsi de ton sacrifice,

 

Elle passera sans effroi

L’océan agité des âges

Sur le bois sacré de la Croix,

Vaisseau défiant les naufrages.

 

Pour elle tu meurs, ô Agneau,

Tu consens à subir pour elle

La captivité du tombeau.

Puis, vainqueur de la loi mortelle,

 

Par ton propre pouvoir, tu sors,

Tu renverses le seuil de pierre.

Tu romps un autre arrêt de mort,

Rouvrant les portes de lumière,

 

Qui semblaient closes à jamais.

Tout est beau, rien ne meurt, tout dure

Au nouvel Éden : tu n’admets

Rien d’impur près des âmes pures.

 

Parmi les citrons, les jasmins

Et les eaux où nagent les cygnes,

Voici toute en ce beau jardin

Ton Église, au pied de la Vigne,

 

Qui, joyeuse, soumise au Roi

Pacifique, au Dieu tout aimable,

Chante assemblée autour de toi,

Ô Christ, ô Vigne véritable !

 

 

 

Paul JAMOT.

 

Recueilli dans Poètes de Jésus-Christ,

poésies rassemblées par André Mabille de Poncheville,

Bruges, Librairie de l’Œuvre Saint-Charles, 1937.

 

 

 

 

 

 

 

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