Hymne pour la fête de la Purification de la Vierge Marie
Nations, admirez en chœur ; le vrai Dieu, le Roi des Rois, s’offre comme victime pour tous les hommes ; Législateur, il se soumet à la loi ; il veut encore, lui Rédempteur, être racheté ; et, alors qu’elle est sans tache, sa mère se purifie en esprit.
Suivant l’exemple de certaines mères, cette Vierge, après l’enfantement, s’abstient d’aller au temple pendant tout le temps prescrit : pourquoi craigniez-vous ainsi d’y entrer, Vierge et Mère de Jésus ? Vous portiez Dieu dans vos bras, et vous étiez déjà son temple.
Une triple hostie accourt à l’autel, et s’offre avec dévouement : la Vierge sacrée immole son pur honneur virginal ; l’enfant, né dans la crèche, veut consacrer son divin corps, et le vieux Siméon donner avec joie sa vie en sacrifice.
Oh ! combien de glaives, aimable vierge, traverseront votre cœur ! combien de plaies lamentables vous feront souffrir cruellement ! L’agneau sacré que vous portez avec amour dans vos bras arrosera des flots de son sang l’autel de grâces.
Christ, dès son enfance, offre son tendre cœur comme une précieuse victime qui doit plus tard mourir sur la croix. Il ne dédaigne pas de répandre son sang à la fleur de son âge, et s’obstine à expier pour nous tout péché.
Joseph JAUME.
Traduit du catalan par Jean Amade.
Recueilli dans Anthologie catalane (1re série : Les poètes roussillonnais),
avec Introduction, Bibliographie, Traduction française et Notes
par Jean Amade, agrégé de l’Université, professeur au Lycée
de Montpellier, 1908.