In Altum
« L’homme fort est celui qui se contraint sans cesse. »
Qui goûte le silence et ne cherche, ici-bas,
Ni maître ni flatteur et ne tend pas les bras
Au fantôme adoré des humaines tendresses !...
Seul à seul il sait voir son infime détresse,
Dans la rude tourmente, il affermit son pas,
Et s’il pleure parfois, nul ne s’en doutera ;
Se plaindre, n’est-ce pas avouer sa faiblesse ?
Montant vers l’idéal, un peu plus chaque jour,
Son cœur est préparé lentement par l’amour,
À l’infini bonheur qui n’est pas de ce monde !...
Car plus rien désormais ne saurait l’ébranler,
Il voit son âme haute et sa tâche féconde,
Et son chemin déjà de gloire auréolé !...
Jeanne JOANNARD.
Paru dans Les Causeries en 1928.