Gloire du Christ héros ressuscitant
Tu surgis seule et dans le feu de ton visage
Encore et pourtant je te reconnais
Ô face blonde et qui sur cette terre
Vécut auréolée de cheveux d’or flambant
Ô corps immense et qui sur cette terre
A porté le buisson le plus rouge et ardent
Visage dur qui eut des yeux ou lacs profonds
Velours où tu t’évanouis de plaisir pur.
Mais tu as bien changé : tout le vrai a cédé
Sous la fatale invasion de la merveille
Tu es heureuse enfin après la tombe vieille
Tu n’as qu’un seul regard pour ton ascension.
Pierre Jean JOUVE, Gloire, 1942.