Ténèbres
Pitié pour le Dieu nu qui meurt dans nos ténèbres
Non point de pitié
Pour celui qui voulut la chair de nos ténèbres
Et nous retourner de péché en ténèbres
Plus de ténèbres ajoutées ! et nous reporter
Par un flot de sang de supplice ajouté
Nous ranimer à la minute des ténèbres
Pour qu’en lui la ténèbre infiltrée sacrifiée
Se change, mort des vers dans le labeur du cœur,
En jour, dans un azur que notre âme ne sait
Car nous n’avons que mort pour véritable azur.
Pierre Jean JOUVE, Matière céleste, 1937.