Mémoire de Larchant
Te reverrai-je oh jamais dans ce monde
Cathédrale de l’air visage ruiné
Sur la perfection bleuâtre des forêts,
Où je vérifiais les accords de ma terre
La proportion verte et le courage né
Au jour de cristallin près des sylves profondes,
Vivante sur le ciel la race de Jehanne
Tremblante d’abandon la sacrée majesté
Sous le vol précurseur des corneilles profanes ?
Te reverrai-je nue souriant à l’auvent
Céleste de ta cloche alors que tes pieds frais
Essuieront le sang noir de barbares cervelles,
Mais d’or, et reprenant le rêve inachevé ?
Pierre Jean JOUVE.
Paru dans Les Cahiers du Rhône, avril 1942.