Repose

 

 

Repose ô Dieu mon front sur le bord de la mer

Que ma sauvage idée sache attendre à ton cœur

L’heure où ne seront plus ces lents objets amers,

Sous la foudre tombés, sous la gloire, les pleurs !

 

Dans tout l’apocalypse l’habitant doit être

Léger, et vers le vide bleu sans froid ni feu

À quoi il faut venir explosion de fête

Mourir ! en quoi l’esprit converge vers le lieu.

 

Avenir de cristal : sein de la liberté

Je reverrai ta pointe amie des balles sombres

Cellule du soupir et massives armées

Nuits semblables et nudité, baisers sans nombre.

 

« On doit se reposer en celui, sur celui

Vers qui s’en vont l’intention avec l’amour,

Plutôt qu’en tous ses dons

Qui sont les cavaliers de ses nouvelles ;

 

« De même en Dieu doit se reposer telle

L’âme se préférant à ces cadeaux brillants

Qu’elle pourrait offrir en son propre beau jour

Par ses cavaliers propres parvenus à lui. »

 

 

 

Pierre Jean JOUVE.

 

Paru dans Les Cahiers du Rhône, avril 1942.

 

 

 

 

 

 

 

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