Ô Vierge noire

 

 

Ô Vierge noire dans un temple de vent clair

Étoile de la mer sur les lieux desséchés

Rire sous les piliers de marbre du cœur mort

Princesse du matin à la nuit désolée

 

Tu m’as connu à l’abandon sur un banc sombre

Ton fils et recevant ta tribulation

Pleurant, et depuis là les misères en nombre

M’ont retranché de la douceur de ton rayon.

 

Ô Vierge noire dans un temple de vent clair

Je te retrouve aux mains croisées de la mémoire

Chaque nuit je me trouve au banc comme une chair

Avant que le soleil ne soulève ses moires.

 

 

 

Pierre-Jean JOUVE.

 

Recueilli dans Notre-Dame des poètes,

anthologie réunie et présentée par Joseph Barbier

(Robert Morel éditeur, 1966).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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