La toute-puissance de Dieu

 

 

 

Être infini, père et souverain de l’univers, c’est par toi que tout ce qui est bon existe. Ta magnificence éclate dans l’oiseau qui voltige sur le buisson et l’aubépine, comme dans l’immensité des cieux ; dans l’insecte vil et rampant, comme dans le chérubin, tout brillant de lumière. Océan sans rivage et sans fond, tout découle, tout émane de toi ; toi seul ne reçois rien de rien. Les mers enflammées des astres ne sont que les reflets des gouttes de la lumière dans le sein de laquelle tu reposes... Tu menaces les tempêtes, et les tempêtes se taisent ! Tu touches les montagnes, et les montagnes se dissipent en fumée ! Les mugissements de la mer, lorsque dans son courroux elle entrouvre son sein et laisse voir le fond de ses abîmes, sont autant de cantiques de ta grandeur et de ta magnificence. Le tonnerre porté sur des ailes de feu, annonce d’une voix formidable ton pouvoir et ta gloire. Les forêts frémissent de respect et répètent en tremblant tes louanges. Des armées de constellations célèbrent par mille chants harmonieux, qui ne se font entendre qu’à l’esprit, et étendent d’un pôle à l’autre ta gloire et ta puissance. Mais qui peut compter le nombre de tes merveilles ? Qui pourra jamais pénétrer tes profondeurs, ô Être créateur des êtres ? Esprits finis, quand même vous emprunteriez les ailes des vents, et les traits des éclairs pour parcourir à travers mille âges du monde, l’abîme immense de la divinité, vous ne seriez pas d’un seul point plus rapprochés, à la fin, de ce principe universel et infini. Taisez-vous donc, lyre trop faible, taisez-vous ! Votre silence exaltera plus dignement le Seigneur.

 

 

Ewald-Christian de KLEIST.

 

(Traduction anonyme.)

 

Paru dans Leçons de littérature allemande,

Jules Le Fèvre-Deumier.

 

 

 

 

 

 

 

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