Adieux à la vie
Ma blessure me cuit !... ma lèvre pantelante
Blêmit... puis, de ce pouls la mesure plus lente
Me dit qu’au dernier fil mon existence tient...
À ton gré, Seigneur ; car tout en moi t’appartient...
L’avenir souriait à mon âme brûlante,
Et mon beau chant s’achève en plainte désolante...
Courage, cependant... Ce que l’âme contient
Est immortel ainsi que Dieu dont on la tient...
Ce feu pur et sacré que dans mon cœur je porte,
Que je l’appelle amour ou liberté, n’importe ;
Le voilà devant moi comme un beau séraphin...
Je meurs, oui ! mais un souffle éthéré m’environne,
Et m’élève au sommet de grands monts que couronne
L’aurore de ce jour qui n’aura plus de fin.
Théodore KOERNER.
Traduit de l’allemand par Max Buchon.