Laus Deo !

 

 

Le soir quand l’ombre douce apâlit la lumière,

Mes vers, tels des soupirs tendrement exhalés,

Dociles, ont prêté leur rythme à ma prière,

Puis jusqu’à Dieu, comme elle, ils se sont envolés.

 

– Pour vous bénir, Seigneur, de la grâce des blés,

Pour vous louer dans l’astre ou la rose éphémère,

Et vous redire l’hymne incessant de la terre,

Je les avais rêvés harmonieux, ailés.

 

Hélas ! au val profond, sur les monts, dans la brise,

Parmi l’or des couchants, sous le ciel qui s’irise,

Ils sont ainsi jaillis, indigents, de mon cœur !

 

Ah ! s’ils pouvaient, au moins, dans l’immense féerie

De la Beauté qui chante et rayonne en splendeur,

Être à vos pieds, mon Dieu, de la beauté qui prie !

 

 

 

Arthur LACASSE, Les Heures sereines.

 

 

 

 

 

 

 

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