Nous avons fait bénir...
Nous avons fait bénir le seuil et chaque pièce ;
Nos chevets ont la croix et la branche de buis.
Si le Seigneur passait à l’heure où le jour baisse
Et qu’il daignât entrer, il se verrait chez lui.
Le Dimanche est chômé comme veut l’Écriture,
Nous suivons chaque office et jeûnons quand il faut ;
Et le pauvre a sa place au foyer ; la voix pure
Du dernier né répond quand nous prions tout haut.
Mon Dieu ! nous faisons tout ce qui peut être sage
Pour arracher notre âme aux périls d’ici-bas...
Gardez-nous seulement de nos propres orages
Et du mortel amour qui ne vous cherche pas !
André LAFON.
Paru dans Cahiers de l’Amitié de France en mars 1912.
Recueilli dans Louis Chaigne,
L’anthologie de la renaissance catholique : Les poètes,
Alsatia, 1938.