Lourdes est la cité des miracles

 

 

 

LOURDES est la cité des miracles. Rien n’est plus émouvant que les miracles. Mais mon ignorance de la médecine m’empêche de donner une opinion qui ait la moindre valeur.

Je crois fermement aux miracles relatés dans l’Évangile. En tant qu’historien, et de plus, ancien magistrat habitué à distinguer le témoignage tant soit peu douteux de la Vérité totale, mon père disait souvent qu’il y avait chez les quatre Évangélistes un accent de sincérité lumineuse sur lequel on ne pouvait se méprendre.

 

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De fait, la diversité des miracles relatés par les Évangélistes, leur densité, leur profondeur, leurs coloris sont incroyables. Le démon lui-même, du fond d’un possédé s’écrie : « Tu es le Fils de Dieu, le Messie », c’est-à-dire celui annoncé par les Prophètes de l’Ancien Testament, attendu depuis des millénaires, et dont la venue est confirmée ici, non par des rites extraordinaires d’exorciste, mais par un simple commandement : « Sors de cet homme. »

Ce Messie est maître du pardon des péchés comme du sabbat. Au paralytique descendu par la toiture, à cause de la densité de la foule, il dit ces simples mots : « Prends ton lit et va ! »

Le centurion romain, au spectacle des phénomènes extraordinaires qui accompagnent sa mort, confesse : « Tu es le Fils de Dieu. »

 

L’Apparition de la Vierge à Lourdes est comme le rappel de cette tragédie, déjà vieille d’il y a deux mille ans.

L’homme a la mémoire courte. Il fallait que la Mère du Messie apparaisse pour faire revivre son Fils. Et cela à la face du monde, à tous, et aux partisans d’Hérode Antipas qui sont encore là.

À l’instar de son Fils, en disant à Bernadette : « Faites pénitence », elle proclame que les véritables souillures ne sont pas le manquement aux ablutions, mais celles qui viennent du dedans.

Pour confirmer son incroyable passage, l’Immaculée ne change pas l’eau en vin, mais l’eau « quelconque » en eau miraculeuse. L’eau qui roule dans son lit, la Parole de son Fils : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang aura la Vie Éternelle. »

 

 

Agnès de LA GORCE.

 

Recueilli par Jean Barbier dans

Pour vous, qu’est-ce que Lourdes ?

(Dessain et Tolra, 1976).

 

 

 

 

 

 

 

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