Sonnet à la Vierge
Sur le sable argenté, la mousse ou le gazon,
Ruisseau, j’aime à te voir traîner une onde pure ;
Tu coules sous l’ombrage, et ton léger murmure
Ravit tout à l’entour les échos du vallon.
Du printemps tes parfums embaument la saison,
Ô lis, et ta blancheur embellit la nature.
Chantre aimable des bois, au sein de la verdure,
De ta voix quel plaisir d’écouter le beau son !
Quand du tendre zéphyr l’haleine caressante
Du soleil en été calme l’ardeur brûlante,
Ah ! qu’il fait bon de l’air respirer la fraîcheur !
Le vent de la forêt, la fleur de la prairie
Excitent dans mon âme un rêve de bonheur ;
Mais ton nom est plus doux que tout cela, Marie !
Auguste LAGRANGE.
Paru dans L’Année des poètes en 1896.