L’art ogival
L’église est vaste et haute et ses voûtes antiques
Abritent tendrement les peuples empressés ;
Elles vibrent aux chants d’ensemble des cantiques
Comme le cœur qui bat aux flots de sang pressés.
L’âme s’épanouit dès le seuil des portiques ;
Venez tous, les petits, les doux, les harassés ;
Venez, espoirs déçus, plaintes mélancoliques,
Esprits par le remords lourdement oppressés.
Une immense pitié remplit l’église austère ;
La divine beauté dévoile le mystère
Et sur les cœurs meurtris aime à verser son miel.
De la nef pleine d’ombre aux vitraux pleins de flamme
De la crypte à la flèche arrière, tout proclame
Les sanglots de la terre et l’élan vers le ciel.
Jules de LAHONDÈS.
Paru dans L’Année des poètes en 1895.