L’horizon
Bénissons Dieu pour cet horizon qu’il nous donne,
Pour la mer, large filet bleu,
Où dans les vents la voile s’abandonne.
Bénissons Dieu !
Bénissons-Le pour cet espace immense
Qu’Il a fait naître devant nous ;
Pour les champs de la grève, où, toujours, la semence
Aux sillons blancs des flots mêle ses sillons roux.
Pour l’alouette aux pieds agiles ;
Pour la fraîcheur
Des lointains calmes et des îles ;
Pour la blancheur
De ces légères voiles,
Qui, dans l’azur s’en vont, s’en vont,
Et qu’on voudrait suivre jusqu’aux étoiles,
Dans le bleu profond !
Pour la rive où l’on voit s’abattre
La gerbe inlassable des flots,
Que le vent, éternel moissonneur, revient battre
De ses invisibles fléaux.
Bénissons Dieu pour ses couchers de flamme,
Bénissons-Le pour ses matins de feu,
Car l’horizon agrandit l’âme...
Bénissons Dieu !...
Blanche LAMONTAGNE, La Vieille Maison.