Le rocher Percé
Regarde : le soleil au déclin captivant
Retombe sur la mer brillante de phosphore,
Et les caps des Trois Sœurs et le pic de l’Aurore
Ont des cheveux de feu que fouette le vent.
Le soir vient : Dans le large au silence émouvant
Parfois une furtive voile flotte encore,
Comme un grand papillon que la nuit fait éclore,
Et qui, sur le flot noir, vient se poser souvent...
La vague, lentement, chante sa mélodie...
Le ciel semble crouler dans un rouge incendie ;
Notre cœur, ébloui, se fond dans la beauté...
Les mouettes, lueur blanche, volent ensemble,
Et, ce rocher perdu dans le couchant, me semble
La porte qui conduit à la sainte cité !
Blanche LAMONTAGNE, Ma Gaspésie,
Presses du Devoir, 1928.
Recueilli dans Les Gens du fleuve,
poèmes réunis par Victor-Lévy Beaulieu
et Philippe Couture,
Stanké, 1993.