L’ange

 

 

Ô toi, visible à la seule proue d’étoiles

Que tu soulèves sous les marées nocturnes,

Toi qui te retires de l’eau par la lumière

Et de l’aile par l’essor, et de la ténèbre

Par ce sourire perdu sur la face aveugle ;

Toi qui ne sais pas que le ciel est un rempart

Et l’amour, le triste masque de l’absence !

Ange, c’est toi l’inexorable contour de la perle

Jamais mêlée au corps immense de la mer ;

Ange, toi la méconnaissance des amants,

Toi, dans leur regard la jeunesse de la mort,

Toi, le baiser où l’amour ne possède plus.

 

 

Rina LASNIER.

 

Paru dans Liaison en 1950.

 

 

 

 

 

 

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