Cloches de Pâques

 

 

Trois heures ! Ma fenêtre est teinte

Du grand soleil dominical.

Les clochers, de leur voix qui tinte,

Carillonnent l’hymne pascal.

 

Par-dessus les toits, sans contrainte,

Vibre leur âme de métal,

Et le refrain de leur complainte

Est à la fois doux et fatal !

 

Les graves et bons carillons

S’en vont, semant dans les rayons

Leurs appels clairs, leurs sourds reproches...

 

Une angoisse m’étreint tout bas :

C’est si triste, le son des cloches

D’une église où l’on ne va pas !

 

 

 

Louis LAURENT-CERNIÈRES, Fragments d’un livre brisé : les Petites épreuves.

 

Recueilli dans Anthologie critique des poètes normands de 1900 à 1920,

Introduction, notices et analyses par Charles-Théophile Féret,

Raymond Postal et divers auteurs, Librairie Garnier Frères, s. d.

 

 

 

 

 

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