La mer

 

 

Ô Mer, bonne et terrible à tout regard humain !

Mer aux vagues de lait, mer aux ondes de flamme !

Mer aux baisers plus doux que des baisers de femme,

Tes amours effrayants restent sans lendemain !

 

Seul, un blanc coquillage, au creux de notre main,

Répète tes soupirs qui nous caressent l’âme,

Prières que le vent vient cueillir sur ta lame

Et que Dieu, nuit et jour, entend sur son chemin.

 

De même que les pleurs amers de nos souffrances

Sous la voûte infinie aux vagues transparences,

Tu ne seras jamais, Mer, qu’une goutte d’eau !

 

Puis, tu disparaîtras dans l’immensité sombre

Qui des astres errants est l’éternel tombeau...

Mais la prière, encor, s’envolera dans l’ombre.

 

 

 

Jane de LA VAUDÈRE.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1893.

 

 

 

 

 

 

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