Credo

 

 

Comment allons-nous, pendant des semaines, des mois peut-être, répondre aux assauts furieux qui seront – par un choc en retour des batailles – livrés à nos pensées ?

Nous y répondrons par cet acte de foi, inébranlable et permanent, qui est le mien, dans lequel chacun de ceux qui ne se battent pas doit se tenir, et se boucler, debout, comme en une cuirasse :

 

Je crois au courage de nos soldats, à la science et au dévouement de nos chefs.

Je crois à la force du droit, à la croisade des civilisés, à la France éternelle, impérissable et nécessaire.

Je crois au prix de la douleur et au mérite des espoirs.

Je crois à la confiance, au recueillement, au bon travail quotidien, à l’ordre, à la charité militante.

Je crois au sang de la blessure et à l’eau du bénitier, au feu de l’artillerie et la flamme du cierge, au grain du chapelet.

Je crois aux veaux sacrés des vieillards et à la toute-puissante ignorance des enfants.

Je crois à la prière des femmes, à l’héroïque insomnie de l’épouse, au calme pieux des mères, à la pureté de notre cause, à la gloire immaculée de nos drapeaux.

Je crois à notre grand passé, à notre grand présent, à notre plus grand avenir.

Je crois aux vivants de la patrie, et je crois à ses morts.

Je crois aux mains armées du fer et je crois aux mains jointes.

Je crois en nous. Je crois en Dieu. Je crois, je crois.

Et jusqu’au bout, quoi qu’il puisse arriver, je ne cesserai de réciter cet acte de foi qui est mon cantique, ma litanie, mon Credo, mon Alleluia.

 

 

Henri LAVEDAN, Les Grandes Heures.

 

Paru dans Almanach de l’Action

sociale catholique en 1917.

 

 

 

 

 

 

 

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