Les jours de décembre

 

 

Sous les nœuds de satin qui dans le vent s’affolent,

Voici là-bas venir aux arcs de la forêt,

Tels des enfants de chœur dont les dentelles volent,

Les gais jours de décembre aux voix de flageolet.

 

En hâte, descendus des froids plateaux de brume

Portant la paille, ils vont, les doigts pleins de rayons,

Cependant que partout, l’espoir joyeux s’allume

Ainsi qu’un feu de pâtre, aux rouges tourbillons.

 

À son carreau de givre où l’agate se joue

Le vagabond dont nul ne saurait la couleur,

Si parfois ne glissait une larme à sa joue,

Sent sous ses haillons noirs battre à grand coups son cœur,

 

Tandis que là-bas, vont, dans l’encens qui tournoie

Les clairs jours de décembre, aux sentiers bleuissants

Qu’on dirait échappés, en des frissons de soie,

Des pages d’une bible aux versets frémissants.

 

 

 

Carmen LAVOIE, Saisons de bohème, 1954.

 

 

 

 

 

 

 

 

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