Sabots des sans-noël
Les deux petits sabots fêlés
Dans les grands chemins désolés,
Où vont-ils, chantant sur la grêle
Dont s’est clair verni leur bois frêle,
Les deux petits sabots tout blancs,
Aux petits pieds tout bleus dedans ?
Ils s’en vont fuyant l’âtre, au gel
Car les sabots des sans-noël,
Ô pourquoi ? retrouvés pleins d’ombre
Font au jour, deux trous au cœur sombre,
Les deux pauvres sabots navrants
Sans petits pieds de gueux dedans.
Décembre a des sabots trop grands.
Carmen LAVOIE, Saisons de bohème, 1954.