Sur un vitrail d’Aaron
Le grand prêtre, dans les guirlandes,
Entre deux boucs fauves, tenant
La verge de fleurs et d’amandes,
Sous le rational ruisselant
D’azur, de pourpre et d’hyacinthe,
Songe au fond du vitrail sanglant,
La lame rituelle ceinte
À son front de bronze, marqué
Par l’huile de la corne sainte.
Mais lorsque le feu de Yahvé
Qui dévora ses fils, s’embrase
Aux couchants, on voit scintiller
Comme des larmes de topaze,
Parmi l’agate et le métal,
Sur son cœur que l’éphod écrase,
Clair, rigide et sacerdotal.
Carmen LAVOIE, Saisons de bohème, 1954.