La Vierge d’Israël

 

 

Ô Vierge douce, oasis d’Élim

Dans le désert inexorable

En toi repose, Incomparable,

L’Esprit de l’Arche de sétim.

 

Ton nom chante comme la pluie

Qui vient féconder le sol noir

Et fait frémir au fond du soir

Le Reptile aux ailes de suie.

 

Tu vas, tel l’agneau de Cédar,

Offrir l’Enfant du monde au temple

Mais ton cœur se garde et contemple

Fermé comme un vase de nard.

 

Ô toi qu’en la céleste enceinte

Célèbrent les prêtres hébreux,

Chandelier d’or mystérieux

Qui nous donna la flamme sainte,

 

Prends pitié, Vierge de Sion,

De la synagogue débile,

La femme accablée et stérile

Qui gémit sous le vieux haillon.

 

Ah ! pitié pour le peuple étrange

Fuyant aux portes d’Éphraïm

L’ombre terrible d’Éloïm

Dans la sanglante robe à frange.

 

Redonne-lui le sol du miel

Auquel rêvait plein de délire,

Le scribe, à ses tables de cire,

Ô Vierge, Salut d’Israël.

 

 

 

Carmen LAVOIE, Saisons de bohème, 1954.

 

 

 

 

 

 

 

 

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