Bardes, chantez !

 

 

Bardes, chantez ! Le chant seul est impérissable !

Subtil comme un parfum de fleur, insaisissable

Comme l’éclair, puissant comme la Liberté,

Il suit l’étoile au fond du ciel inconnaissable.

 

La flamme peut du monde effacer la cité ;

Le brave peut tomber, exsangue, sur le sable :

Le chant s’échappe et fait, se redresse, indompté,

Et frappe le tyran de son fouet irrité.

 

Bardes, chantez : le Vers est plus fort que le Glaive !

Chantez toujours, chantez partout, chantez sans trêve

Et que, jusqu’aux soleils, en remonte l’écho !

 

Et souvenez-vous bien que, jadis, les trompettes

Ont pu faire surgir d’assez fortes tempêtes

Pour jeter bas les murs altiers de Jéricho !

 

 

 

Philéas LEBESGUE.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1892.

 

 

 

 

 

 

 

www.biblisem.net