Le cri du Golgotha

 

 

Les ténèbres couvraient l’immensité des cieux

Qu’enflammait, par moments, l’éclair silencieux ;

Et l’Homme-Dieu, cloué sur la croix du Calvaire,

Le flanc saignant, n’avait que l’ombre pour suaire.

 

Cependant qu’il souffrait, ses bourreaux odieux

Riaient en blasphémant... Seuls, d’humbles cœurs pieux

À ses pieds répandaient leurs pleurs et leur prière ;

Il râlait, – et son front rayonnait sur la terre.

 

Enfin, levant au ciel son visage amaigri,

Il ferma sa paupière, – et, poussant un grand cri,

Vers son Père il laissa fuir son âme féconde...

 

Et ce long cri d’amour que, du mont Golgotha

Au mont des Oliviers, l’écho répercuta

Si douloureusement, ce cri sauva le monde !

 

 

 

Victor LEBON.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1890.

 

 

 

 

 

 

 

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