État de grâce

 

 

Il a plu doucement ; la fraîcheur réconforte.

Tout brille de nouveau sous le soleil de mai.

Si les soucis des champs se lustrent à ma porte,

Narguant l’humain souci, ma rancœur se démet.

 

Il faut patiemment désarmer chaque rose,

Aimer d’un simple cœur, tel l’azur dépouillé,

Les biens qu’en nous reflète Dieu, soit passerose,

Soit mauves, ou jeune cyprès chèvrefeuillé.

 

 

 

Jean LEBRAU.

 

Recueilli dans Louis Chaigne,

L’anthologie de la renaissance catholique : Les poètes,

Alsatia, 1938.

 

 

 

 

 

 

 

 

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